vendredi 15 juillet 2016

Mr Gaga, sur les pas d'Ohad Naharin

Justement ce matin, j'ai envie de partager un peu de de belle humanité.


Il reste quelques séances... Ne manquez pas ce documentaire sur un chorégraphe et danseur d'exception.


Ohad a eu un parcours étonnant, car tardif, car hors des clous dans lesquels il n'a pu tenir.
Sa beauté envoûtante, celle de sa voix et de sa langue, de sa manière de bouger, sa liberté, ses idées fraternelles se communiquent tout de suite au spectateur sur les films amateur du temps de sa jeunesse.

Pour les danseurs, comme toujours, c'est dur. Aucun doute là-dessus. Ohad Naharin est aussi un tyran, avec lui-même comme avec les autres, comme beaucoup de créateurs en proie au désir de matérialiser leurs visions.

Repousser les limites peut sembler déraisonnable, cruel, mais l'on voit bien que ce n'est pas par sadisme, et qu'Ohad sait aussi complimenter, faire rire, offrir sa confiance et sa pédagogie patiente aux danseurs.

Et, comme le dit l'un d'entre eux, "le jeu en vaut la chandelle". Effectivement, ils progressent à vue d'oeil, jusqu'à devenir la plus belle version d'eux-mêmes, jusqu'à ce qu'ils cessent tout empressement, qu'ils habitent intensément le moindre déplacement de leur corps, avec une force d'expression qui ne doit plus rien à la comédie. Et tout cela, en préservant l'individualité de chaque danseur.

D'une manière générale, Ohad s'adresse à notre intelligence, sans concessions. Il invente, il ouvre, il voit, il écoute, et attend la même chose des autres.
L'humour, le voyage, l'érotisme, l'équilibre masculin-féminin, l'amour, la liberté, la paix, le goût de la diversité dans la collectivité, tout ce que nous pouvons désirer pour notre monde se trouve dans ses ballets, en dialogue réel avec les musiques choisies, du classique au chant traditionnel, en passant par le jazz et l'électro.


Les images d'archives, les répétitions, les interviews alternent de manière très fluide. Certes, la réalisation est classique, mais cette sobriété maintient toute l'attention du spectateur sur Ohad et les danseurs de la Batsheva Dance Company.

Je ne suis pas touchée par tous les chorégraphes contemporains ; chez Naharin, outre les qualités déjà citées, je trouve que l'on sent une liberté mêlée de culture qui permet d'emprunter à tous les genres sans s'arrêter à aucun, permettant la naissance d'un style profondément original. La scénographie n'étant pas en reste, ses ballets illustrent bien la notion de spectacle total.

Ohad Naharin rappelle la danse à sa dimension primaire, cathartique, dans la joie comme la souffrance, dans sa compagnie comme avec le plus grand nombre.


L'autre bande-annonce :


Pour ma part, tant de beauté a fini par faire monter les larmes, des larmes de plaisir esthétique et humain ; mais, même si tout le monde ne va pas jusque-là, je crois qu'en tous les cas, on sort en ayant envie de retrouver l'énergie de son corps et du mouvement, par quelque moyen que ce soit.

Son Last work sera visible à Chaillot en 2017... En attendant, il passe encore au cinéma, et pour aspirer de l'énergie à pleins poumons, je vous le conseille chaudement.

1 commentaire:

Chloé a dit…

Je survole ton article pour l'instant parce que je veux absolument le voir en août, j'y reviendrai après.

Merci pour l'indication du spectacle à Chaillot ! J'aimerais beaucoup le voir en vrai, sur une scène, sentir la force des corps, car il se dégage déjà une telle pulsion vitale des chorégraphies filmées que j'ai pu voir que le vivre en direct doit couper le souffle.