mercredi 3 août 2016

Un bon savon

Le savon reste le nettoyant le moins nocif en matière d'emballage, ce qui n'est déjà pas négligeable. 

Pour le reste... eh bien c'est complexe ! J'ai récemment découvert les produits GAIIA, avec un savon d'alep fabriqué en France et qui présente le minimum requis de 15% d'huile de baies de laurier (bien aussi car la plupart des savons d'alep véritables viennent de Syrie, et que le contrôle sur les critères éthiques et écologiques est difficile, sans parler du transport). Gaiia fabrique aussi du vrai savon de Marseille 100 % olive. J'ai téléphoné pour connaître le type de soude utilisé, et un monsieur m'a gentiment tout expliqué.
Tout est aussi là : CLIC

Donc, voici l'équation de base de la fabrication du savon :

corps gras : huile ou beurre végétal(e) (voire graisse animale dans de rares cas!)

alcali (produit forcément un tant soit peu agressif, et qu'on ne retrouve plus dans le savon lui-même)

savon + glycérine (la glycérine végétale existe donc comme résultat de l'opération, ce n'est pas un ingrédient).

Le problème (en-dehors évidemment de l'huile de palme ou de coco/coprah employée comme corps gras, y compris dans les prétendus "savons traditionnels" : transport, pesticides, surexploitation, la totale...), c'est donc l'alcali : s'il ne se retrouve pas dans le savon ni sur la peau, il peut en revanche occasionner une pollution des sols et de l'eau lors de la saponification.
On employait autrefois des alcali végétaux : des cendres de bois ou des plantes suaeda vera ou maritima, par exemple ; ou encore l'ajout de chaux à du carbonate de sodium trouvé à l'état de gisement. Mais ce sont des méthodes ancestrales, lentes, coûteuses, et instables, qui ne sont plus que très rarement utilisées. 

Reste donc la soude d'origine électrochimique (par électrolyse), déjà peu sympathique pour le PH des cours d'eau... et c'est là que gît un risque supplémentaire : il vaut mieux que l'électrolyse soit "membranaire" ou "ventriculaire", c'est-à-dire... non mercurielle, autrement dit sans mercure ! C'est le cas pour les savons mentionnés au début, de la marque artisanale Gaiia, et je me fournis donc auprès d'eux. 



2 commentaires:

Abigaël a dit…

Coucou !
Merci pour l'article très complet, c'est du boulot de faire une telle recherche...
Ce que tu dis sur le savon me donne à réfléchir. Je n'avais pas pensé à la soude rejetée dans la nature �� Moi qui voulait me mettre à faire mes propres savons, je me demande s'il ne faut pas abandonner l'idée. C'est dommage car je voulais en profiter pour faire du shampoing solide, j'ai du mal à en trouver un qui me satisfasse dans le commercer (solide ou liquide d'ailleurs).

Manon Naïs a dit…

Oh non, je ne voudrais pas que l'article te décourage !
J'ai trouvé ce blog qui peut permettre à un particulier d'utiliser des cendres à la place : https://aventuresavonneuse.com/category/cendre-de-bois/