Pour cette fois, un film islandais... déroutant... exotique... ahurissant... drôle et choquant à la fois, tant la culture et l'humour nordiques sont à part.
Comme un pur produit islandais, ce film transhume au curieux rythme de l'amble, trottant d'un humour noir cruel à la satire des esprits étriqués, des credo nobles ou ridicules, dans le souffle rude et sauvage d'une vallée tout ensemble belle et désolée.
Le réalisateur Benedikt Erlingsson (dont c'est le premier long métrage)
semble placer tout ce monde de regards sous son oeil à lui, avec un
détachement apparent qui n'empêche pas l'affection.
Le tout est très bien filmé, mais on pourra regretter que le choix de la fragmentation laisse un goût d'inachevé (le film ne dure qu'1h20, et aucun personnage n'est creusé en profondeur).
Toutefois, le fil conducteur des yeux des chevaux, dont l'iris en gros plan reflète l'avancée d'un homme toujours attendu et craint, accepté jusque dans sa violence par ce prédaté si docile, m'a durablement marquée, quoique je sois déjà familière des équidés.
A la fin, la boucle est bouclée, et l'on est certain d'une chose : tout passe, dans cette région du monde, par les chevaux : par eux les hommes vivent et survivent. On sort non pas en repensant à un personnage, mais en ayant reçu une grande claque, et quelques clins d'oeil antimachistes.
Les deux bandes-annonces racontent pratiquement tout le film, de même que certaines critiques : plongez-y les yeux fermés...
Mais attention, pour les âmes sensibles et les plus jeunes, quelques scènes bien difficiles quand même, dont une qui m'a laissée pantoise... Je ne vous en dis pas plus !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire