dimanche 31 janvier 2021

Faut-il arrêter d'acheter du monoï ?

J'ai toujours adoré le monoï : son odeur, son pouvoir nourrissant et enveloppant...

Traditionnellement, dans sa Polynésie d'origine, cette huile n'est pas du tout utilisée pour le bronzage, mais pour former une seconde peau en cas de pluie, de baignade dans une eau froide, ou encore pour des rituels importants. Elle ne protège pas des UV, bien entendu. 
Je l'emploie - employais ? - donc en tant qu'hydratant et parfum (y compris en hiver, lorsque l'été me manque), et non en tant que protection solaire.

Le monoï, qu'est-ce, au juste ? Des boutons de fleurs de tiaré ("gardenia tahitensis") macérées (une dizaine de jours) dans de l'huile extraite des amandes contenues dans les noix de coco. Cette amande se nomme la coprah, il s'agit donc d'huile de coprah ("cocos nucifera" sur les étiquettes). 
 
 
 
Ces deux ingrédients doivent représenter la quasi-totalité de la composition d'un authentique monoï de Tahiti (on y ajoute généralement un antioxydant naturel, "tocopherol" ou "tocopheryl", c'est-à-dire vitamine E, et parfois du parfum).

J'ai toujours veillé de près à la composition, afin d'éviter les additifs (les monoïs industriels contiennent très peu de monoï et beaucoup de... paraffine). Mais ça ne suffit pas : l'huile de coprah est écologiquement aussi problématique que l'huile de palme.

Et encore, je ne savais pas tout...

L'huile de coprah est produite dans les archipels des Tuamotu et des Gambier, à l'est de Tahiti. L'activité, subventionnée par l'Etat pour éviter l'exode vers Tahiti, représenterait quelques milliers d'emplois. 
 
Le monoï d'appellation contrôlée ne peut pas être produit ailleurs qu'en Polynésie, d'où un premier impact : le transport. 
Les laboratoires Biarritz en proposent un fabriqué en France, mais cela revient au même, puisque la matière première fait le voyage. 

Second impact : l'huile de coprah utilisée pour le macérat est raffinée, avec utilisation de solvants. C'est pourquoi les authentiques monoï de Tahiti ne peuvent être certifiés "bio". Seuls des produits contenant en plus grande part d'autres huiles, comme celui des laboratoires Biarritz, le peuvent. Mais il contient de l'huile de tournesol, de l'huile de coco hydrogénée, des ingrédients superflus... je ne suis pas emballée.  

Reste à en rechercher un qui soit fabriqué à partir d'huile de coco vierge... sauf que là aussi, l'engouement pour la noix de coco en cuisine en fait peu à peu un désastre pour le monde vivant.

J'ai donc décidé de me rabattre sur une huile végétale plus locale et dorée (l'huile de noyau d'abricot par exemple), en y ajoutant des huiles essentielle de qualité de vanille et de fleur de tiaré. Quand je serai nostalgique du vrai monoï, je m'autoriserai à acquérir une ou deux bouteilles par an chez Aroma-Zone, à l'huile de coco vierge du Sri Lanka.

J'espère que cet article vous plaira et vous fera, peut-être, gagner du temps : c'est la synthèse d'un bon moment de recherches !

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