L'organisation en étoile du bâtiment ne manque pas de charme ; notamment grâce à la cour intérieure et au petit jardin, où des sculptures à demeure bravent les éléments.
Les Musiciens, quatuor tchécoslovaque :
Buste de Léon Cladel, 1898 :
L'endroit le plus appréciable fut pour moi l'atelier lui-même : l'atmosphère recueillie, la lumière, les teintes, le désordre savamment orchestré et la variété des très belles œuvres qui s'y trouvent m'ont donné envie de rester longtemps.
Bourdelle est notamment connu pour ses bustes de Beethoven (on pouvait en admirer de nombreux dans la récente exposition de la Philarmonie sur le compositeur). Pour un artiste fasciné par l'expressivité des visages, les traits tourmentés jusqu'au difforme, le génie romantique enfermé en lui-même fut une source d'inspiration particulièrement féconde.
Etude pour le Beethoven dit aux deux mains, 1908
Le style de Bourdelle évolue énormément au cours de sa vie : formé aux Beaux-Arts puis auprès de Rodin, il a suffisamment de personnalité pour s'approprier le romantisme expressionniste de ce dernier, puis pour atteindre une épure structurelle novatrice, sans renier pour autant ses premières influences.
Coquelin Cadet en Mascarille (1891) :
Hamlet, 1891 :
Mecislas Golberg, 1898
(écrivain polonais libertaire, mort de la tuberculose en 1907) :
Antonin Bunand, vers 1900 :
Tête d'Apollon (1900-1909) :
D'après le cartel, il s'agit d'une œuvre-clé dans l'évolution du sculpteur, car si elle dénote son goût pour l'antique et le fragment archéologique, elle est aussi la preuve de son émancipation, à travers la recherche nouvelle d'une conception très architecturée, tout en plans et facettes. Bourdelle cessera de collaborer avec Rodin en 1908.
Au tournant du siècle, les bustes se tournent vers une intériorité mystérieuse, faite d'angoisse et de force : Bourdelle s'est approprié la sensualité et l'originalité de Rodin, les a renouvelées grâce à sa propre sensibilité.
Drame intérieur, 1899
Le Jour et la nuit, ou Adolescence, 1900-1904 :
A voir en entier ici
La Nuit, 1904 :
Comme pour les bustes, l'évolution du traitement des sujets féminins est flagrante : l'épure gagne du terrain, à mi-chemin entre sobriété antique et vision contemporaine.
Vieille bacchante, 1902-1903 :
Modèle timide, 1910 :
Pénélope, 1912 :
(modèle : Madeleine Charnaux, pilote d'avion, élève et muse de Bourdelle)
Un style proche de l'archaïsme grec, qui permet de rappeler au passage que Bourdelle était également un professeur aimé et recherché par des élèves très divers, dont un certain Giacometti...
En effet, à partir de 1914, Bourdelle accède à une notoriété grandissante : commandes et expositions se succèdent, et le devant de la scène est libéré par le décès de Rodin en 1917. Antoine Bourdelle est mort en 1929. Ce ne sont pas ses dernières oeuvres que je préfère, mais il ne tient qu'à vous de vous rendre au musée (et place de l'Alma... et en de bien nombreux endroits) pour en juger vous-même. :-)
3 commentaires:
Coucou
merci pour la découverte, tes photos sont magnifiques !
Bon retour webesque alors ;-)
Rythme de publications un peu décousu pour moi aussi pour cause de déménagement... mais j'espère en voir le bout bientôt
Belle soirée
Merci pour ces photos Cela donne envie d'aller découvrir les différentes facettes du travail de ce sculpteur, que je ne connaissais que par certaines de ses oeuvres. Et la photo de Bourdelle en fin d'article est étonnante, très "moderne" et différente de l'image que j'avais en tête, où il est beaucoup plus âgé
Merci Céline ! Tu as du talent pour tout faire, parce que tes deux dernières recettes, le smoothie et le gâteau chocolat courgette, sont vraiment super. Un déménagement, quel boulot... Bon courage !
Nadine, oui hein, on voit le plus souvent les artistes vieux, parce que souvent plus riches et plus célèbres : Victor Hugo, Rodin, ... Cela fait du bien de les découvrir autrement.
Je suis contente que les photos vous plaisent, je dois dire que la photographie des oeuvres d'art et de leurs détails me passionne.
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