Thomas Salvador a fait de son court-métrage un long-métrage cinq étoiles, 78 minutes d'enchantement artisanal ; un OCNI bien frais, d'autant plus marquant qu'il ne semble pas se prendre au sérieux. Bienvenue au premier anti-super-héros français !
Pour commencer, une bande-annonce parfaite, à regarder sans crainte : elle n'annonce que le thème sans rien dévoiler de l'intrigue.
Le script et le scénario sont économes, très maîtrisés sous l'apparente désinvolture.
Super-héros, réalisme social, burlesque, comédie romantique, action... Thomas Salvador joue de tout sans artifice, et le résultat est étonnamment naturel. Le film fait rire et sourire sans être dépourvu de réalisme et de subtilité.
Ce film n'a rien de mou : il est plein de colère et de sensualité ("la caresse la plus longue du monde", une séquence restée gravée sur ma rétine), de plaisirs charnels et aquatiques enveloppés de discrétion et d'altruisme.
On passe aussi la séance en lévitation dans les gorges du Verdon, leur beauté, leur chaleur et leur fraîcheur qui crèvent l'écran. Plus qu'un décor, un habitat pour notre étrange Vincent...
La caméra prend l'image avec finesse et sait se faire oublier : jamais
on ne se dit "tiens, c'est un beau plan", et pourtant tous les plans
sont beaux.
Je crois que le grand plaisir que j'ai pris à voir ce film vient de la manière dont il équilibre et harmonise les contraires : révolte/paix ; chaud/frais; audace/pudeur ; charnel/minéral.
Les seconds rôles sont excellents, notamment celui de Driss, joué par l'acteur Youssef Hajdi.
On en ressort en se sentant bien, je ne vois pas comment dire mieux.
On en ressort en se sentant bien, je ne vois pas comment dire mieux.
Vincent n'a pas d'écailles (quelle trouvaille que ce titre) est tout simplement un film libre, aéré. Ce n'est pas si fréquent.
Bref, il est temps de prendre un bain de jouvence, au moins au cinéma ! Il est regrettable que ce genre de films ne soit pas proposé par davantage de salles... Mais allez, on ne va pas refaire le monde... Ou si, justement, au moins pendant 1h18, en compagnie de Vincent-Thomas et de Vimala Pons.
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