Le festival de piano classique Tempo, dans la jolie ville du Croisic, a lieu tous les ans pendant le week-end de l'Ascension.
Il se déroule dans l'ancienne criée : il y fait un peu frais, mais c'est vivifiant ; la programmation est belle, le prix des places raisonnable (16 €) - attention, les places partent très vite -, l'acoustique bonne (sauf si la pluie se met à marteler le toit... mais elle eut le bon goût de se cantonner à un entre-deux), le champagne offert à la fin du concert, et le cadre extérieur donne l'envie de rester sur place un peu plus qu'une soirée, ce que j'ai fait.
Le piano, dans sa brillante beauté d'ébène, attendait normalement les mains de Bertrand Chamayou pour un programme romantique à souhait : Schubert / Liszt.
Au lieu de quoi, suite à une blessure de l'artiste, nous eûmes Vanessa Wagner, dont le toucher exceptionnel a servi un beau programme-surprise.
Ce programme m'a d'abord permis de découvrir une compositrice méconnue aujourd'hui, bien que reconnue par ses contemporains masculins (Bizet, Saint-Saëns, ...) : Cécile Chaminade. C'était la sonate opus 21.
Ensuite, les Estampes de Debussy : un régal de légèreté et de modernité. J'adore les concerts pour cela : l'impression que l'on n'avait jamais vraiment écouté un morceau jusqu'alors, soit que ce soit vrai, soit que la présence charnelle et magnétique de l'instrument et de l'instrumentiste en révèle tout à coup mille nouvelles facettes. Il y en a une belle version par Davide Cabassi sur Youtube.
Puis un peu de Ravel, mais l'avouerai-je... Ravel m'a toujours laissée de marbre. Il ne me fait ni chaud, ni froid... et même ce concert n'a pu changer cet état de fait. J'attends encore une possible révélation.
Mais ensuite et pour terminer, Chopin... l'un des compositeurs les plus chers à mon coeur, celui qui donne l'impression d'avoir choisi chaque note pour mieux me faire vibrer... Toujours si léger, dans ses joies comme dans ses mélancolies. Surtout, l'andante spianato, que je n'écoute pas souvent, m'a profondément émue... Je ne l'avais jamais entendu si beau, si aérien.
L'ensemble Pink Martini s'en est d'ailleurs inspiré avec une belle reprise au début de son titre La Soledad.
Et en rappel, le moment musical n°3 de Schubert dans toute sa légèreté...
Une belle soirée aérienne donc, dans une assistance parfaitement silencieuse, pas un bruit, ni grattement de chaise, ni toux, rien, et pourtant une ambiance chaleureuse et détendue.
Bravo aux organisateurs.
1 commentaire:
Voilà un programme qui fait bien envie...
Vous avez eu de la chance dans le remaniement du programme (non pas que Schubert et Liszt ne constituent pas un bon programme, mais justement au contraire, la proposition alternative aurait pu être décevante), ça devait être très beau...
Et le cadre du concert est tellement joli que ça devait être magique !
Par contre, pour Ravel, je ne peux pas imaginer que ceci te laisse de marbre (oui, j'y vais par les sentiments, c'est Hélène Grimaud) :
http://www.youtube.com/watch?v=5Fpim9AanqI
En plus, c'est une des rares pièces que l'on peut travailler en se disant : "Waaaaaah... j'arrive à peu près à jouer un mouvement d'un concerto de Ravel!!" (enfin, ça c'est pour les "pianistes" comme moi, hein, y'en a sûrement plein pour qui ce n'est pas une grande victoire ^^)
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