*César 2014 du meilleur documentaire*
Me voilà émue par ces enfants et la musique de Laurent Ferlet, interprétée par l'orchestre de Bulgarie.
Sur Allociné, la bande annonce en VO et quelques autres vidéos à ne regarder qu'après avoir vu le film, pour ne pas déflorer la découverte...
Le film est très contemplatif : pas de commentaire (heureusement : ce que font et disent les enfants, les parents est déjà si édifiant qu'ajouter un commentaire aurait passé pour de la moralisation...), beaucoup de plans fixes sur des paysages incroyables, de gros plans sur ces enfants bien loin de nous, et pourtant...
Emouvants, drôles, si mûrs au regard de leur âge, dans leur attention à l'autre, dans la conscience qu'ils ont de leur chance d'avoir un entourage ouvert qui ne leur interdit pas l'instruction, qui les pousse, dans leur désir profond d'aller plus loin sans renier ce qui les entoure : c'est cela surtout qui touche.
Ne reste qu'à espérer qu'au-delà du seuil de l'école sur lequel on les laisse, l'enseignement prodigué et la découverte du reste du monde les élèvera sans trop les changer, sans trop les formater, les uniformiser, les... globaliser.
Ce film est un voyage qui tisse des liens étonnants : aux quatre coins du monde, les mêmes rituels, la même protection par la foi familiale et religieuse, ...
A l'école, on apporte son eau et son bâton pour le feu, des biscuits troqués contre une poule, on amène une petite soeur, un grand frère...
A l'école, on va en courant, en faisant du stop, du cheval, en fauteuil roulant fait de bric et de broc, mais on y va, et on sait pourquoi. Chaque scène est choisie avec une attention et une tendresse qui nous emportent immédiatement.
Le film évite beaucoup d'écueils : il n'idéalise pas l'école d'arrivée, ne moralise pas, ne donne ni dans le pathos ni dans l'esthétisme sans âme. Finalement, le sujet principal, c'est la force de volonté et de rêve des enfants, et c'est ce qui en fait la beauté.
Il ne s'agit pas non plus de faire un exemple pour ceux qui détestent l'école : eux sont de l'autre côté du rêve, en ont déjà expérimenté toutes les limites, sont saturés, résignés, défaitistes, et ce n'est pas avec un rêve d'école à venir que l'on peut améliorer ça. Mais on peut le leur montrer pour le plaisir, pour les ouvrir à ces mondes si méconnus, finalement, globalisés eux aussi dans la géographie et l'histoire scolaires, dans les conceptions politiques internationales. Pour leur suggérer qu'on peut toujours rêver mieux, rêver de beauté et d'aventure.
A voir donc par tous, sur grand écran si possible : paysages à couper le souffle - Patagonie, mont Atlas, savane - et solitude vertigineuse de ces petits d'homme minuscules dans l'immensité. Et surtout en VO : je n'ai pas pu, et entendre
des Patagoniens, des Kenyans, des Marocains et des Indiens qui parlent
en français... gâchis.
Pour en savoir plus sur ce que sont devenus ces enfants, vous pouvez
cliquer ici.
4 commentaires:
J'ai bien aimé ce film également même si je trouve qu'ils sont trop restés en surface, j'aurai aimé en savoir plus, notament sur le genre d'école qu'ils fréquentent ou tout bêtement ce que deviennent les biscuits échangés contre la poule, c'est pour toute la classe ? c'est pour qui ?
Sinon, pour la VO, je suis allé au gaumont où pourtant ils passent des films en VO et là... VF, je me suis dit que c'est parce qu'ils visent un public enfant qui ne sait pas ou ne veut pas lire les sous-titres... donc pas de regret quant au choix de ton ciné...
bises
Amy
Merci Amy mais je savais où aller le voir en VO :-)
Juste qu'à force d'attendre, j'avais peur de le manquer (encore)...
C'est vrai que c'est un peu frustrant, mais je le perçois vraiment comme un choix : comme dit l'autre, ce qui copte ici n'est pas le bout du chemin, mais le chemin ; les écoles sont probablement très imparfaites, avec des enseignements orientés ici ou là ; mais il y sont, et on s'arrête là, avant d'éventuelles déceptions !
Ah, j'avais repéré ce film, tu donnes très envie d'y aller...
Il faut que je fasse attention aux horaires et séances avant qu'il ne passe plus !
Ca fait dix fois que je regarde la bande annonce depuis hier et que j'ai les larmes aux yeux toujours au même moment : cette musique, les souvenirs du film... c'est magique, l'émotion heureuse sur commande (comme avec Schubert...)
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