Il s'agit des clichés de George Shiras, un chasseur passé à la photographie, pratiquée comme une chasse, avec toutes sortes de techniques ancestrales... donc de manière assez effrayante pour l'animal, mais pour la bonne cause : Shiras est un écologiste précurseur, né en 1859, sénateur, ami de Roosevelt, ayant livré des reportages à National Geographic, notamment.
Les clichés de cette exposition ne sont pas tous datés, mais ils sont tous du début du XXe siècle, entre 1900 et 1920, dans les beaux Etats sauvages du Michigan, du Minnesota, du Wyoming, du Montana, et au Canada.
Les sujets : biches, chevreuils, élans, ratons-laveurs, porcs-épics, castors, mais aussi chouette, grizzli...
Les animaux se détachent en clair-obscur dans ce monde nocturne : ils se font fantômes, reflets, masques, décalcomanies.
Plus effarés que terrorisés par le surgissement de la lumière, ils semblent nous regarder à leur tour de leur oeil opaque ou clairci, anormalement brillant, et nous livrer ainsi, une fraction de seconde, tout le mystère de la vie à laquelle ils retourneront, une fois le flash retombé. Quant à ceux qui ne nous regardent pas, ils semblent plus vivants, et nous nous sentons encore un peu plus voyeurs, entrant par effraction dans tout un monde secret, grouillant de vie.
Une toute petite exposition envoûtante, dont je vous livre ici un bref aperçu. J'aime tout particulièrement le ballet aérien de la fuite des trois chevreuils :
1 commentaire:
C'est très beau.
Il y a dans ces clichés quelque chose d'à la fois pris sur le vif et halluciné, qui est assez fascinant.
Je vais essayer de trouver le temps d'aller la voir. Merci pour l'indication !
(il y a quelque chose de Twin Peaks dans certaines, non ?)
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