Cette exposition m'a marquée par la force de son sujet ; l'aura mystérieuse des images s'est durablement imprégnée en moi, malgré les nombreuses expositions parcourues ensuite.
Deux parties. Alex Majoli. Paolo Pellegrin. Deux photographes et photojournalistes italiens qui révèlent un autre Congo, même aux Congolais, comme l'écrit Alain Mabanckou. Une navigation subtile et puissante entre les écueils de la fascination primitive et de la mise à distance. Les photographes semblent simplement être là, avoir posé leur appareil là, dans tous les Congos à la fois, celui des forêts et celui des villes, celui d'antan et celui de demain. Celui des femmes et celui des hommes, des travailleurs et des erratiques universellement expressifs, de la tradition et de la modernité. Le résultat est magnifique, servi par des tirages mats non vitrés, souvent très grands, qui permettent de plonger de loin, puis de créer une proximité avec le sujet en s'approchant, en se laissant apprivoiser par les regards et des lumières magnétiques. Peut-être un peu le même trajet que celui des photographes, là-bas...
J'ai préféré la première partie, mais il me semble qu'on ne savait pas lequel des deux photographes avait pris quelle photo...
Voici mes deux préférées : l'une, pour la simple force brute du sujet et des lignes ;
l'autre, pour sa
merveilleuse harmonie, sa composition toute de fluidité, de courbes en mouvement, de
contrastes sereins, d'énergie saisie au vol.
L'exposition prend le parti de ne donner aucune explication, de laisser les clichés nous étonner, nous intriguer, ... C'est certes agréable de se laisser happer par les images sans être déconcentré par un panneau à lire, et de les laisser nous émouvoir sans influence ; néanmoins, j'aurais aimé avoir le beurre et l'argent du beurre, c'est-à-dire les explications à la sortie de l'exposition, dans une salle à part ou dans un livret, par exemple. Surtout pour comprendre celle-ci :
Nous nous en tiendrons à tout un tas d'hypothèses bien folles...
Je garde les autres découvertes de ces Rencontres 2015 pour un second article plus synthétique, qui arrivera bientôt.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire