lundi 25 octobre 2021

Déambulation dans Rabastens (Tarn)

 [cliquer sur une photo pour voir le tout en diaporama]

Pour les adresses, deux petits conseils : 

- la librairie "La Confiserie"

- Le café Le Banc Sonore et ses événements

lundi 29 mars 2021

"La grande parade - portrait de l'artiste en clown" : le cirque vu par les artistes

Chanceuse, j'ai trouvé par hasard dans la bouquinerie Boulinier (boulevard Bonne Nouvelle, celle de Saint-Michel ayant, hélas, fermé) le grand catalogue (chez Gallimard) d'une exposition présentée en 2004 au Grand Palais à Paris, puis au musée des Beaux-Arts d'Ottawa. 


Plus de 300 pages de bouleversement, d'artistes (re)découverts dont j'avais envie de déposer ici un aperçu. Photo, dessin, peinture, XIXe et XXe... Et toujours l'émotion qui cueille au tournant de la page - évitez d'aller plus loin si vous souffrez de coulrophobie (phobie du clown). 

Le thème fécond du cirque, son étrangeté, son enjouement forcé qui inspire tant de mélancolie aux artistes comme aux saltimbanques, fut dans cette exposition magnifiquement décliné : échos entre les siècles, les techniques, les sujets, les pays. Beaucoup de très grands dessinateurs...

[Cliquer sur une photo vous permet d'accéder à un diaporama. Vous pouvez accéder au titre complet et à la date des oeuvres en consultant le nom de l'image.]

Pierre Bonnard, La Parade
 
Lisette Model, Cirque à New-York
 
John Sloan, Vieux clown qui se maquille
 
Au passage, on n'a jamais fini d'explorer les talents de Gustave Doré, surtout connu pour ses illustrations de grands classiques comme les Fables de La Fontaine...

Davantage d'artistes femmes que dans la plupart des expositions que j'ai pu voir... Et de fortes femmes aussi pour sujets. L'effet Canada ?

Toulouse-Lautrec, La Clownesse assise
 
Diane Airbus, Avaleuse de sabre

J'ai aussi pu découvrir le photographe Bruce Davidson (Magnum) et sa puissante série "Nain de cirque". En poussant mes recherches, je suis tombée sur cet article du blog "Le Vagabond des étoiles", qui gagne à être connu. 

 
 D'autres clichés sur ce thème sont très touchants, comme celui-ci, signé John Gutmann
 
L'exposition permet aussi d'aborder le goût des artistes pour le travestissement, la grime, le détournement.

Cindy Sherman


Et puis, retour en 1899 : Toulouse-Lautrec, son humour, son trait, sa modernité... 

 
Une série de ses dessins représente avec une sombre dérision les cruautés et les dynamiques de cet univers en carton. 






Le Rappel

Félicien Rops nous révèle aussi l'envers du décor, avec cette oeuvre ironiquement intitulée Vénus et Cupidon. L'amour mouché :


P'tit mot de la fin : Si vous avez envie de vous l'offrir, vous ne pourrez le trouver qu'en ligne... mais pour le reste, ce genre de coup de chance rappelle combien seules les boutiques matérielles permettent ces trouvailles dont on n'avait pas idée, sans parler des échanges avec les autres clients, des conseils... Alors, puisque les librairies, cette fois, n'ont pas fermé, empressons-nous de les faire vivre avant qu'elles ne ferment pour de bon. 

Everett Shinn, Le Funambule, 1924

dimanche 14 mars 2021

Joseph Ponthus - A la ligne / Feuillets d'usine

Il y a deux semaines est brusquement décédé un écrivain dont les Feuillets d'usine m'ont laissé une impression indélébile. Son écriture serrée comme une ligne de production ; ses pensées à la chaîne, peu à peu affranchies du corps une fois que sont trouvés les gestes. 


Joseph Ponthus était une intelligence profonde, ferme et nuancée ; un ouvrier, un intellectuel déclassé, passionnant et bon; une plume qui percute à chaque phrase, sans jamais enfouir le fond sous le style.

J'aurais voulu profiter toute une longue vie, la sienne, de lui, de son écriture, qui sans doute aurait continué à le suivre d'un métier à un autre.

Je suis heureuse qu'il ait eu le temps de connaître un succès bien mérité.

« Ce livre porte quand même sur le sujet le moins sexy du monde, les usines agroalimentaires en Bretagne, et le fait dans la forme la moins sexy du monde, en vers libres sans ponctuation. » (dans Le Monde)

- avec la présence intéressante d'une jeune stagiaire, Assa Traoré - 

"L'usine a enlevé tout le gras de mes textes". 
Et lui a beaucoup appris. Il en parle bien. Au plus concret. "A l'os".
Comment écrire comme on travaille. Comment dire les répits, le marasme et l'indicible ; l'épuisement ; les échanges avec les collègues, parfois tendres, camarades ; parfois effarés devant la dureté raciste et machiste ; et les respirations vitales avec les penseurs, les artistes, d'Apollinaire à Spinoza, de Beckett à Barbara - et la révolte face à la gestion des bras que l'usine achète et broie. 
 
"C'est fantastique tout ce qu'on peut supporter." 
Guillaume Apollinaire - exergue d'A la ligne.
 
L'usine comme guerre contre le temps, la douleur, les chefs, et contre soi-même.
 
"Je n’écris pas "pour", j’écris "parce que". J’écris, parce que je dois consigner ce qui m’arrive, je ne vais pas à l’usine dans une démarche d’écriture, j’y vais pour gagner des sous, parce que je n’ai pas le choix, sans idée préconçue, juste pour vendre la force de mes bras. Mais quand on débarque à l’usine, c’est d’une telle violence  et en même temps d’une telle organisation assez fascinante, qu’il a fallu que je réfléchisse là-dessus, et que j’essaie d’en faire quelque chose de beau, de manière littéraire, pour ne pas sombrer dans l’enfer de la machine. Au départ, j’écris pour moi, pour me sauver."
 
"L’usine m’a révélé à moi-même, je me suis découvert une perfection plus grande physiquement - j’ai pris des muscles que je ne connaissais pas - et une force morale inattendue. L’usine a été pour moi la fin de ma psychanalyse parce que, quand se retrouve pendant huit heures à faire la même tâche, on a le temps de réfléchir sur soi. Elle m’a permis de découvrir ma propre vérité."
 
Un petit hommage avec mes petits moyens : quelques extraits choisis enregistrés. 
 
 
 
 
Joseph Ponthus témoigne aussi à plusieurs reprises dans ce magnifique documentaire, notamment à 53'40 :
 
De grandes lectures citées dans l'émission ou dans l’œuvre : 

- L'Espoir et l'effroi, Xavier Vigna 
- L'Etabli, Robert Linhart 
- Le Journal d'un manœuvre, Thierry Metz

Un autre ouvrage auquel Joseph Ponthus a contribué, issu de ses années de travail social, que l'on peut commander à sa librairie, ou lire en ligne, et aussi découvrir par cette super émission de radio, épisode des Oreilles loin du front", où il est invité avec ses jeunes camarades co-auteurs. Vraiment magnifique à écouter.
 
 
Joseph Ponthus contribuait aussi régulièrement à la revue ARTICLE 11, aujourd'hui arrêtée, mais dont les archives en ligne sont passionnantes, et d'une qualité rédactionnelle rare. 

dimanche 7 mars 2021

L'Atelier 49 à Saint-Mandé


A découvrir à Saint-Mandé (station de la ligne 1), une boutique de petits créateurs vraiment chouette, au 49 avenue du Général de Gaulle.
 

J'ai repéré notamment, pour les vêtements :   
 
- une marque sympa "pour les rondes épanouies" : Octavie & Léonie     
- NY designs, des créations locales dont les matières sont d’une qualité assez rare. Ce petit pull noir plutôt épais et très doux était par exemple à 47 € : 

 
 
Et pour les bijoux, de très chouettes trouvailles : 

     - Mélissa Thiou https://www.melissathiou.com/

     - Nathalie Gressier, et ses bijous en acier chirurgical, en laiton ou dorés à l'or fin, qui m’ont particulièrement plu (sa page Instagram) : 

 

     Enfin, les bijoux en "or végétal" venus de la coopérative équitable (mot non galvaudé, pour une fois) El Pelicano.

     L’or végétal (« capim dourado » en brésilien) m’intéresse depuis longtemps, mais je trouve souvent que les modèles manquent de raffinement. 

     Là, j’ai trouvé mon bonheur avec le bracelet modèle « Melissa » (35 €) et les boucles d’oreille modèle « Honeycomb » (19 €). Le contraste et les formes sont vraiment réussies, de même que l'évocation de la nature. N'hésitez pas à fouiner sur le site !


    D'autres modèles :