lundi 29 mars 2021

"La grande parade - portrait de l'artiste en clown" : le cirque vu par les artistes

Chanceuse, j'ai trouvé par hasard dans la bouquinerie Boulinier (boulevard Bonne Nouvelle, celle de Saint-Michel ayant, hélas, fermé) le grand catalogue (chez Gallimard) d'une exposition présentée en 2004 au Grand Palais à Paris, puis au musée des Beaux-Arts d'Ottawa. 


Plus de 300 pages de bouleversement, d'artistes (re)découverts dont j'avais envie de déposer ici un aperçu. Photo, dessin, peinture, XIXe et XXe... Et toujours l'émotion qui cueille au tournant de la page - évitez d'aller plus loin si vous souffrez de coulrophobie (phobie du clown). 

Le thème fécond du cirque, son étrangeté, son enjouement forcé qui inspire tant de mélancolie aux artistes comme aux saltimbanques, fut dans cette exposition magnifiquement décliné : échos entre les siècles, les techniques, les sujets, les pays. Beaucoup de très grands dessinateurs...

[Cliquer sur une photo vous permet d'accéder à un diaporama. Vous pouvez accéder au titre complet et à la date des oeuvres en consultant le nom de l'image.]

Pierre Bonnard, La Parade
 
Lisette Model, Cirque à New-York
 
John Sloan, Vieux clown qui se maquille
 
Au passage, on n'a jamais fini d'explorer les talents de Gustave Doré, surtout connu pour ses illustrations de grands classiques comme les Fables de La Fontaine...

Davantage d'artistes femmes que dans la plupart des expositions que j'ai pu voir... Et de fortes femmes aussi pour sujets. L'effet Canada ?

Toulouse-Lautrec, La Clownesse assise
 
Diane Airbus, Avaleuse de sabre

J'ai aussi pu découvrir le photographe Bruce Davidson (Magnum) et sa puissante série "Nain de cirque". En poussant mes recherches, je suis tombée sur cet article du blog "Le Vagabond des étoiles", qui gagne à être connu. 

 
 D'autres clichés sur ce thème sont très touchants, comme celui-ci, signé John Gutmann
 
L'exposition permet aussi d'aborder le goût des artistes pour le travestissement, la grime, le détournement.

Cindy Sherman


Et puis, retour en 1899 : Toulouse-Lautrec, son humour, son trait, sa modernité... 

 
Une série de ses dessins représente avec une sombre dérision les cruautés et les dynamiques de cet univers en carton. 






Le Rappel

Félicien Rops nous révèle aussi l'envers du décor, avec cette oeuvre ironiquement intitulée Vénus et Cupidon. L'amour mouché :


P'tit mot de la fin : Si vous avez envie de vous l'offrir, vous ne pourrez le trouver qu'en ligne... mais pour le reste, ce genre de coup de chance rappelle combien seules les boutiques matérielles permettent ces trouvailles dont on n'avait pas idée, sans parler des échanges avec les autres clients, des conseils... Alors, puisque les librairies, cette fois, n'ont pas fermé, empressons-nous de les faire vivre avant qu'elles ne ferment pour de bon. 

Everett Shinn, Le Funambule, 1924

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