Les visages sont détournés, cachés, floutés ; les corps et les postures, pris entre des lignes trop droites et un temps compté, entre le gris et le sale, perdus dans des espaces trop nets ou bien en décomposition comme leur vie, parlent et se rejoignent en une même misère, entrecoupée de moments d'oubli toujours trop rares, grâce aux phares dans la brume que sont les parloirs et les puits de lumière. La télévision et le sport restent les drogues autorisées les plus pratiquées, bien que d'autres trouvent toujours le moyen de circuler...
Grégoire Korganow a travaillé sur le documentaire A l'ombre de la République, sorti en 2012, à voir, vraiment. Ses photos parlent, en connaissance de cause. Que peut-on y ajouter ? Le problème sans fin de l'enfermement des êtres "dangereux", et de la validité de l'incarcération comme sanction, ne sont pas près d'être résolus. En attendant, des conditions décentes, ce serait pas mal.
[J'ai été moins convaincue par ses clichés père/fils, trop figés, trop posés. Ce sont les reportages qui lui réussissent le mieux, je trouve.]
A la MEP, il y a toujours quelque chose à voir, et de nombreuses projections lors de programmations thématiques... mais difficile d'en profiter sans habiter Paris !
1 commentaire:
Oui, définitivement le pays des droits de l'homme...
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